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« L’élevage français se meurt et les “fast-foods” se gavent ! »

Pour réclamer davantage d'approvisionnements en viande d'origine française, des agriculteurs ont manifesté devant deux « fast-foods ».

Dans une « action coup de poing » menée le 24 novembre 2023, des agriculteurs de la Haute-Saône ont déversé du fumier devant plusieurs enseignes de restauration rapide, afin de dénoncer les importations de viande étrangère.

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Ce vendredi 24 novembre, 150 agriculteurs, d’après la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de la Haute-Saône, se sont mobilisés contre les enseignes de restauration rapide. Ils ont visé deux « fast-foods » en particulier, McDonald’s et Burger King.

Devant les deux enseignes à Vesoul, les agriculteurs ont répandu du fumier, accusant les géants de la restauration rapide de ne pas s’approvisionner suffisamment en viande française, selon le président de la FDSEA de ce département de la Franche-Comté, Emmanuel Aebischer.

Dénoncer les importations massives de viande

Dans un communiqué partagé sur sa page Facebook, la FDSEA de la Haute-Saône dénonce : « L’élevage haut-saônois et français se meurt et les “fast-foods” se gavent ! Avec une rémunération parmi les plus basses des productions agricoles, le nombre d’élevages n’a de cesse de diminuer en France comme en Haute-Saône. Dans le même temps, la consommation de viande bovine des Français se maintient ouvrant la porte à l’arrivée de viande d’importation dans la restauration hors domicile et notamment dans les “fast-foods”. »

Toujours selon la FDSEA, les chaînes de restauration rapide « importent massivement de la viande d’origine étrangère », pour environ 50 %, pour fabriquer leurs hamburgers. Et « ils sont champions pour “franciser” les hamburgers avec des opérations ponctuelles, notamment avec la tranche de fromage sur le steak », où est mentionnée l’AOP Cantal ou Gruyère, « mais en oubliant de mentionner l’origine du steak ».

Cette action est intervenue la veille de la foire agricole de la Sainte-Catherine, le 25 novembre à Vesoul. Une cinquantaine de bovins sont mis aux enchères pour être vendus aux bouchers, traiteurs ou aux principaux acteurs de la grande distribution du département, une « preuve » que « les enseignes de la grande distribution française et de la boucherie artisanale manifestent leur volonté de conserver de la viande française dans les rayons ».

Des volumes d’approvisionnements français en croissance

Chacune des enseignes visées par ces actions syndicales a tenu à réagir, revendiquant « 75 % de [leurs] matières premières agricoles » provenant de la France. « La hausse des importations de viande bovine pointée par la FDSEA n’est pas une réalité chez Burger King France dont les volumes d’approvisionnements en France croissent d’année en année », a répondu l’enseigne, indiquant à l’AFP qu’elle vise « 60 % d’approvisionnements en bœuf et poulet origine France en 2024 ».

De son côté, McDonald’s France a également réagi auprès de l’AFP, précisant que le groupe « est un partenaire privilégié et historique de l’agriculture française tant au niveau de ses approvisionnements que de la contractualisation, commencée il y a plus de 30 ans. Forts de notre croissance et de notre développement, nous sommes un débouché extrêmement important pour nos filières partenaires », ajoute l’entreprise, qui compte plus d’un millier de restaurants en France et dit maintenir, malgré des ouvertures de restaurants et des volumes plus importants, 50 % d’origine France sur sa viande de bœuf, tout en restant entièrement européenne. En 2022, l’enseigne s’est approvisionnée auprès de producteurs français à hauteur de « 21 950 tonnes de bœuf pour les steaks hachés ». Le poulet, permettant de fabriquer les nuggets, est lui « 100 % français ».

Un peu partout en France, la FDSEA et Jeunes Agriculteurs ont organisé des actions devant les préfectures pour réclamer au gouvernement des perspectives à long terme pour leur profession en crise.

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